Objectifs de l'étude

Dans le cadre de ses travaux, l’Observatoire dispose d’un certain nombre d’indicateurs sur le travail rémunéré des étudiants, à l’échelle nationale grâce à son enquête triennale Conditions de vie et  à l’échelle européenne par le biais de sa participation au programme Eurostudent. Cependant, le champ et la méthodologie de l’enquête Conditions de vie limitent les possibilités d’analyse fine du lien entre l’exercice d’une activité rémunérée/salariée et la réussite dans l’enseignement supérieur. Dans ce cadre, l’OVE a commandé une recherche (sur appel d’offres) dont l’objectif était de  mieux cerner les conséquences de l’exercice d’une activité rémunérée aux différentes étapes du parcours et de vie des étudiants selon les différents contextes sociaux et institutionnels dans lesquels ils s’inscrivent.

L’enquête, réalisée par l’IREDU, propose une analyse longitudinale visant à mieux comprendre la place et le rôle du travail étudiant dans les parcours d’études supérieures et ses effets sur les conditions de vie des étudiants.

Méthodologie

Dans le cadre de cette recherche, deux types d’enquêtes ont été menés: trois enquêtes quantitatives par questionnaire auprès d’un échantillon de taille significative entre 2013 et 2016, et trois enquêtes qualitatives par entretien auprès de populations ciblées sur les répondants aux enquêtes quantitatives.

L’enquête quantitative est un panel de trois interrogations successives menées en 2014, 2015 et 2016, réalisées d’abord par mail et ensuite par téléphone, auprès d’un échantillon de répondants à l’enquête CDV 2013 de l’Observatoire de la vie étudiante. L’échantillon retenu à partir de l’enquête

CDV 2013 se composait des étudiants de L1, L2, L3 et Licence professionnelle ayant donné leur accord pour être réinterrogés, soit une base de départ de 9 341 étudiants. En avril 2014, une première vague d’interrogations a permis de collecter 4 619 observations valides. En avril 2015, une deuxième vague d’interrogations a permis de collecter 3 049 observations. Enfin, en avril 2016, une troisième vague d’interrogations a permis de collecter 2 693 observations.

L’enquête qualitative se veut complémentaire à ce recueil quantitatif. Chaque année, une dizaine d’étudiants ont été interrogés par entretiens semi-directifs. La première phase d’entretiens (10 entretiens) a été menée sur des étudiants salariés ayant arrêté leurs études et qui déclaraient que leur activité était à l’origine de cette interruption. La deuxième phase d’entretiens (10 entretiens) a été menée sur des étudiants ayant arrêté leurs études pour des raisons financières, qu’ils aient exercé ou non une activité rémunérée pendant leurs études, ainsi que sur des étudiants ayant travaillé en parallèle et ayant arrêté leurs études par manque de motivation. La troisième phase d’entretiens (18 entretiens) a été menée sur des étudiants ayant rencontré des difficultés financières qu’ils ont surmontées, ou ayant fréquemment rencontré des difficultés financières et ayant de ce fait failli arrêter leurs études.

Publication des résultats

L’ouvrage « Salariat étudiant, parcours universitaires et conditions de vie » permet d’éclairer les liens entre exercice d’une activité rémunérée, réalisation des études supérieures et conditions de vie. Il souligne la porosité des frontières entre les situations d’études et d’emploi et estime que l’emploi salarié occupe une place significative dans les parcours de plus d’un tiers des étudiants. L’ouvrage montre que si le travail en cours d’études est d’abord, pour les étudiants, un moyen de financer leurs études, il augmente également les risques d’un échec partiel aux examens et l’abandon des études. Cependant, l’ouvrage permet également de nuancer ces résultats en montrant que les risques d’échec dépendent du temps consacré à ces activités, du moment de l’année où elles s’exercent et de leur récurrence dans les parcours. Si la réussite, dans ces conditions, n’est pas exclue, elles se paient par des conditions d’études plus difficiles et par un allongement des parcours à niveau donné.